Jour 12, de Erdek à Istanbul
Le Grand Vuslat a tenu ses promesses et nous a permis de recharger nos batteries avec un bain matinal qui a réveillé les derniers muscles encore endormis. Une longue journée de route et d’aventures nous attend avec en point d’orgue l’entrée dans Istanbul à moto pour rejoindre à nouveau l’Europe.
Nous quittons la presqu’île pour rejoindre le continent et enchaîner de l’autoroute jusqu’au lac de Iznik Gölü où une délicieuse brise lacustre nous incite fortement à quitter nos tenues de Robocop surchauffées pour refroidir les hommes et les montures. Au détour d’une route nous tombons sur un petit paradis qui semble déstinée à la jeunesse dorée d’Istanbul, le Iznik Askania avec ses bungalows, ses terrasses au bord de l’eau et son ambiance “tropicale”. L’ambiance nous met tellement à l’aise que nous nous y installons pour le repas de midi en devisant sur la fraîcheur du lieu.


Repus et surtout rafrâchis, nous repartons à l’assaut de la montagne qui se dresse au Nord pour rejoindre la route d’Istanbul. Nous traversons de petits villages campagnards au rues étroites, aux conducteurs sauvages et aux animaux omniprésents, tout en nous perdant autour de la mosquée. Quel contraste avec la résidence luxueuse où nous avons mangé 15 minutes aupravant. C’est aussi ça la Turquie.
La petite route défoncée se transforme peu à peu en jolie route de col qui traverse des villages aux mosquées rutilantes. Nous atteignons enfin la plaine et traversons le premier des ponts majestueux qui mènent à Istanbul et à l’Europe, le pont Osmangazi Köprüsü. Les viaducs du style Golden Gate semblent avoir la cote et sont vraiment impressionnants à voir et à traverser.
Notre route nous mène à Camicla au pied de la nouvelle tour TV avec une vue idéale sur ce qui doit être un des plus grands drapeaux turcs flottant au vent. Cela nous conduit tout naturellement à visiter la mosquée Camlica sur la descente, la plus grande mosquée d’Europe, bien qu’elle soit sur la rive asiatique d’Istanbul.








De grandes respirations et surtout une grande inspiration de courage et nous nous enfilons sur le coup de 17h30 dans la circulation stambouliote pour rejoindre notre hôtel dans le quartier de Fatih. Avec les caisses proéminentes notre agilité est limitée, mais pas inintéressante car notre volume apparent nous permet de nous imposer face aux véhicules qui semblent gérer certaines priorités au poids de l’engin. L’expérience vaut certaines routes dites nationales en Albanie, mais dans un tout autre registre!
La soirée dans le quartier de Fathi sera calme pour nous bien que la rue grouille de vie et parle toutes les langues du monde, particulièrment du Proche-Orient et de la corne de l’Afrique. Nos têtes coiffées au casque de moto font pâle figure face aux coiffures de nos voisins de table particulièrement recherchées et inventives.
Une nouvelle journée s’achève par un sommeil trouvé avant même que la tête touche l’oreiller.
Day 13 Istanbul
Journée sans motos aujourd’hui et découverte d’Istanbul en mode tourisme. Le coup d’envoi sera donné au Grand Bazar où nous flânons au hasard des stands plus chamarés les uns que les autres. Nous manquons de nous laisser séduire par certaines marques orientées vers une rare combinaison de sport nature et de luxe comme “North Face Gucci”. Ou de vestes moto qui sont aussi respirantes que “les vraies”, mais sans les protections.







Nos flâneries nous emmènent ensuite à Sainte-Sophie, la Mosquée Bleue et la Tour de Galata.










Et en fin de journée nous nous accordons un “Ottoman Package” dans un hammam fondé un an après la prise de Constantinople par les troupes de Mehmed II : nettoyage complet, au gant de crin, de nos corps de grands pachas et massage complet de notre imposante musculature de guerriers de la route ottomans qui nous lèvent, par douloureuses compressions, quelques tensions accumulées par nos pérégrinations.
Jour 14, de Istanbul à Edirne avec une remontée du Bosphore à la mer Noire
Lever aux aurores pour battre la circulation stambouliote et remonter le Bosphore jusqu’à la mer Noire. Pari réussi. Rouler sur le pont de Galata à 6h30 et dépasser les nombreux cyclistes, coureurs et pêcheurs qui profitent de la relative fraîcheur du matin pour s’activer dans la brume du Bosphore; c’est magique!
Nous continuons notre remontée le long des berges, admirons les maisons de style, les petits ports de plaisance, les résidences d’ambassadeur, les drapeaux turcs géants et les différents ponts suspendus reliant les deux continents.





Arrivés à la mer Noire notre prochain objectif est une plage agréable où nous pourrons faire trempette dans la troisième mer de notre périple. Ce projet est contrecarré à la première plage par un ballet incessant de camion qui transportent de la terre du chantier d’autoroute voisin, ainsi que par les vaches qui ont réservé le coin de sable, et, à la seconde, par les méduses. Comme il ne peut pas être dit que nous ne nous sommes pas baignés,nous nous y trempons généreusement lew pieds en restant à distance des “jelly fishes”. Le séchage post pain se fera à trois : un sympathique chien s’est pris d’amitié pour nous et moyennant câlins nous égaye un moment.




L’heure avance et un train nous attend à Edirne pour le retour dans nos pays tempérés. Nous roulons visière ouverte par plus de 30 degrés en fondant à vue d’oeil pour atteindre la ville dans l’après-midi. La fin, et la curiosité, nous amènent à faire des course dans la Migros voisine. Un 5M, excusez du peu! Et ici le débat sur l’alcool dans les Migros est terminé, le rayon bières est bien achalandé. La caissière nous demande si nous avons notre carte Migros, nous répondons que nous n’avons pas la Cumulus et une incompréhension mutuelle teintée de rire répond à la question.





Etape finale du jour à la gare d’Edirne où nous expérimentons la bureaucratie à l’ancienne où chaque information est saisie 3 fois… comme certains autres pays en 2022. Les motos sont finalement chargées et nous aussi. Une grimpe digne d’un 5b en trad nous amène dans la couchette supérieure.


Jour 15, de Edirne à Villach en train
Traversée de la Turquie, de la Bulgarie, de la Serbie, de la Croatie et finalement de l’Autriche, à un rythme de sénateur dans sa Senator ou de président du Conseil dans sa ZIL, au gré des passages à niveau et des forêts luxriantes de Serbie. Quel bonheur de voyage à un rythme très humain en toute quiétude dans un wagon restaurant.








