Balkans 22

#4 De София (Sofia) à Велико Търново (Veliko Tarnovo)

Jour 7, София (Sofia)

Réveil “raisonnable” compte tenu de la journée précédente. La lumière faible et la température non moins faible qui peinent à nous réchauffer nous font comprendre que oui, nous avons changé de fuseau horaire. En Macédoine le soleil se levait tôt vu que nous étions à un extrême de fuseau horaire. A Sofia c’est le contraire.


Nous menons l’enquête et poursuivons notre réflexion autour de nouvelles boissons bien d’ici. Tout le monde connaît les fameux yaourts bulgares. Mais connaissez-vous le… Boza? Une boisson fermentée à base de céréales qui a l’odeur du pois chiche, la consistance du carton liquide et un petit goût de “n’y revient pas”. Il ne faut pas mourir idiot. Pour aujourd’hui deux demi-gorgées nous rendent très largement suffisemment savants.

Le café avalé nous partons à pied à la découverte de Sofia. En commençant par le marché aux dames (Женски пазар) qui nous a réjoui la vue et les esprits par ses légumes, fruits et public forts colorés. Ce qui nous mène tout naturellement à une journée marquée par le sceau de l’amitié. A commencer évidemment par celle soviéto-bulgare (qui succéda, comme nous l’apprendrons le lendemain, à celle russo-bulgare) dans le parc Knyazheska (Княжеска градина) où un vaillant (évidemment) guerrier soviétique protège le jeune bulgare des méfaits de la nourriture capitaliste.


Nous poursuivons cette ballade sur le thème de l’amitité par celles des peuples socialistes qui collectionnainent dans leur jardin les portraits de ceux qui leur étaient les plus chers comme Karl, Vladimir Ilich, Che et les autres. Amis qui se sont tous retrouvés en bonne compagnie au Musée de l’art socialiste. Ce dernier montre l’énergie qui était mise au service de la propagande (une des formes de la vérité) pendant les plus de 40 ans qu’ont duré la plupart de ces régimes en Europe orientale.


Autant de socialisme nous a bien donné soif et nous allons donc célébrer l’amitié russo-helvète avec un ami russo-helvète de passage à Sofia ce jour là. De grands élans lyriques et mélancoliques et des danses slaves ponctuent les toasts à la vodka portés pendant la soirée. Une magnifique journée sans moto s’achève par le comas du juste.

Jour 8, de София (Sofia) à Велико Търново (Veliko Tarnovo)

Tous les moyens sont investis pour un départ aux premières heures de la journée, y compris un nettoyage des visières de casque à la vapeur d’éthyle et un yaourt (bulgare) pour essayer de reconstituer un semblant d’énergie. Objectivement, sans grand succès de sorte qu’il faudra quelques cafés après 200 km d’autoroute pour que la première barre d’affiche sur nos compteurs internes.

Premier arrêt à Stara Zagora pour la visite d’un monument relatant un fait d’arme dont nous ignorions l’existence – mais qui justifait l’usage de tonnes de béton – dont on peut résumer la portée ainsi : des locaux avec quelques maigres troupes russes envoyées par le Tsar, qui à l’époque lorgnait sur la Mer Noire, eurent la mauvaise idée de titiller les troupes ottomanes. Mal leur en pris, les ottomans leur règlèrent leur compte et, pour que personne n’ait l’idée de recommencer, rasèrent la ville et mirent les survivants en esclavage. Sur le papier c’était une idée intéressante pour faire changer d’avis les bulgares mais dans les faits, ça n’a pas marché.

L’arrêt suivant se fit au terme d’une route sinueuse à travers la forêt pour que le but de notre excursion se révèle à nos yeux ébahis au sommet du mont Khaszhi Dimitur : la soucoupe volante de Buzludzha, un monument du space age socialiste seventies. Construit dès 1974 avec l’aide “volontaire” de 6’000 travailleurs du peuple, inauguré en 1981, abandonné dix ans plus tard et quasiment en ruine de nos jours. Quel dommage! Heureusement, une équipe d’archéologue s’active à restaurer les mosaiques originales dans toute leur gloire. Les Romains avaient quand même mieux intégré la notion de construction durable que les socialistes.

Retour par le col de Chipka pour rejoindre Veliko Tarnovo et un camping super accueillant où nous sombrons dans un sommeil extrêmement rapide

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