Balkans 22

#5 De Велико Търново (Veliko Tarnovo) à Erdek

Jour 9, de Велико Търново (Veliko Tarnovo) à Китен (Kiten)

Réveil aux aurores avec le chant des oiseaux dans un agréable camping qui nous donne l’impression d’être au milieu des collines anglaises. L’accent “so british” des propriétaires renforce cette impression. L’absence de pluie dissipe tout de suite le malentendu!

Départ pour uen longue route qui nous mènera à la mer Noire.

Comme la maison ne recule devant aucun sacrifice pour satisfaire ses aventuriers, nous découvrons au détour d’un virage près d’Omurtag le musée aéronautique-cosomonautique “Aleksandr Alexandrov” du nom du second cosmonaute bulgare. Un régal pour mon expert militaire préféré : Mig 19, Mig 21 et Sukhoi 22 avec l’armement complet et mis en valeur pour les grands enfants que nous sommes.


Cette pause bienvenue nous regaillardit pour la fin de l’étape prévue à Shumen. Ville qui a l’honneur d’accueillir sur son sol le Monument aux Fondateurs de l’Etat Bulgare. Un chef d’oeuvre de brutalisme socialiste et d’heroic fantasy qui a dû être la source d’inspiration pour de nombreux décors du Seigneur des Anneaux tels les fastueuses statues des Argonaths ouvrant la porte du royaume de Gondor. Certaines sources parlent du monument le plus lourd du monde. Nous vous laissons juge pour le style, mais pour le poids on doit clairement y être. Cette gigantesque – osons le mot – fresque, finement ciselée au béton à la tonne, perpétue la mémoire des fondateurs de la Bulgarie.


Devant tant de majesté nous repartons en silence pour le bord de la mer Noire où nous allons très dicrètement visiter Perla 2, l’ancienne résidence en construction du Président du Conseil d’Etat de la république populaire de Bugarie Todor Jivkov au bord de la plage. Le bonheur pour le peuple et certainement un bonheur VIP pour son premier représentant. La chute du régime a dû couper court au crédits de construction et c’est en mode urbex que nous découvrons le potentiel faste dans lequel il comptait préparer le prochain plan quinquennal ou passer ses vacances. Potentiel car le gros oeuvre nous renseigne assez peu sur ce qu’aurait pu être la décoration d’un tel lieu.


Nous choisissons pour notre part une plage un peu moins courue pour y planter notre tente du peuple et aller nous rassasier d’une salade Shopska et de quelques fruits de mer dans une station balnéaire hors saison et certainement dévastée par le Covid de ces deux dernières années. Le camping avait probablement quant à lui subi une épidémie de choléra en plus.

Jour 10, de Китен (Kiten) à Çanakkale

Le soleil est déjà bien levé quand nous allons déguster notre café les pieds dans l’eau de la mer Noire. Avec un lever de l’astre prévu à 5h42 cela aurait quand même constitué une gageure d’y être à l’heure prévue (c’est néanmoins ce qui était prévu mais un mauvais réglage d’une application de geek nous a fait bénéficier de quelques minutes de sommeil et de soleil en plus …). L’histoire retiendra donc que nous avons préféré grapiller quelques heures de sommeil pour la longue route qui nous attendait à travers la Turquie.

Une heure de jolis virages sur une route marquée par les nids de poule au milieu de collines et de forêts charmantes nous amènent au poste frontière de Malko Tarnovo qui nous fait passer en 100m et en une heure du cyrillique au caractères romains. Quelques discussion agréables avec les bulgares hilares qui tentaient la même chose que nous et nous voilà dans le dernier pays (à l’aller) de notre périple.


La route est longue. Les forêts laissent place à des collines plus arides et à des champs à perte de vue. Traversées par de larges et rectilignes nationales qui nous emmènent en quelques heures aux confins de la mer de Marmara. Nons sans un arrêt Börek et café turc à Vakıfiğdemir où la jovialité du tenancier et des villageois nous procurent un grand réconfort. A noter: premier café turc d’une longue lignée.

Nous arrivons en fin de journée au bout de la mer de Marmara où un arrêt historico-militaire s’impose pour revivre la bataille des Dardanelles en 1915 dans laquelles Français et Anglais se sont pris une pâtée par l’Empire Ottoman. On en tire évidemment une fierté nationale, non sans raison. C’est toujours prenant d’apprendre ce genre de choses sur les lieux mêmes où se sont déroulés les évènements.


Ultime étape de notre journée nous rejoignons le ferry d’Eceabat qui nous amène en deux coups de cuillère à pot à Canakkale sur la rive asiatique du détroit des Dardanelles. Premiers tours de roue en Asie pour nous avec nos motos. Quelle belle étape symbolique que nous ponctuons d’un buffet de mezzés au soleil couchant.


Une vraie journée placée sous le signe du soleil!

Jour 11 de Çanakkale à Erdek

Mini grasse matinée votée en raison de la fatigue extrême du jour précédent, petit-déjeûner royal et nous voilà en route pour une pette trotte en direction de Troie. Troie dont les ruines sont encore fouillées de nos jours pour révéler les 10 villes qui se sont succédées sur le même site depuis l’âge de Bronze jusqu’à sa “redécouverte” au XIXème siècle au moyen d’une tranchée au milieu de la colline. L’archéologie au pinceau semble avoir été découverte ultérieurement. Le cheval est nettement mieux conservé que les ruines! On se demande d’ailleurs encore comment les Troyens ont réussi à se laisser berner après dix ans de siège.


Visite du musée avec café turc-loukoum.

Notre soif de savoir comblée, nous repartons pour Istanbul avec un arrêt pour la nuit à Erdek, sa plage, sa Mer de Marmara (pas si chaude que ça), sa piscine et son hôtel de luxe à l’excellent rapport qualité-prix. L’hôtel a même prévu un orage pour égayer ses hôtes, nous sommes vraiment gâtés!

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